A la rencontre des villageois de Kpéco

Publié le par Geneviève et Nicole

Après le village d’Avlo, Adrienne et Lucien veulent nous faire rencontrer une autre communauté de pécheurs, celle de Kpéco. Au départ d’Avlo et après le repas pris, accosté à la langue de sable séparant le fleuve Mono de l’océan, notre pirogue s’enfonce dans la mangrove. Une demie heure plus tard, un dédalle de bras de rivière de plus en plus étroits, sous une arche de palétuviers, nous conduit aux premières cases du village. Les villageois  surpris (ils nous attendaient 3 jours plus tard) nous accueillent avec chaleur et nous entraînent vers la place du conseil. Accompagnée de chants et de danses, la représentante des femmes présente les activités du village et les souhaits des familles.

Nous faisons la démonstration du foyer portatif économiseur de bois que nous avons apporté. Il a un tel succès qu’elles veulent en avoir très rapidement et même garder celui de démonstration ! Il faut toute la fermeté, le tact et la persuasion d’Adrienne pour récupérer le modèle en vue des démonstrations futures !

Les conditions de vie de cette communauté sont encore plus précaires que celle des villages moins éloignés. Un puits apporte une eau saumâtre, nauséabonde dont on ne peut que redouter la qualité sanitaire. ID Pêche a installé des latrines communes éloignées des cases et du puits diminuant ainsi les risques de contamination.

Outre la pêche, ces femmes récoltent le sel selon une technique ancestrale très consommatrice de bois de chauffe. Le sable de la mangrove chargé de sel est collecté dans de grandes panières tressées puis recouvert d’eau. Cette eau, chargée de sel, suinte à travers le sable et est recueillie dans des bassines qui sont ensuite chauffées sur un foyer à plusieurs feux. L’évaporation de l’eau concentre le sel. Les cases de chauffe sont des fournaises, dans lesquelles il est impossible, pour nous, de rester ! Le sel ainsi récolté, est stocké sous forme de cônes d’une cinquantaine de cm pour être ensuite vendu sur les marchés.

Ces communautés vivent dans un grand dénuement, sans eau potable, sans électricité, loin des marchés auxquels elles s’approvisionnent et vendent leurs productions (sel, poissons séchés, crevettes) loin des écoles des enfants et des villes importantes.

Nous sommes très touchées par l’enthousiasme des femmes et leur détermination à trouver des solutions pour améliorer les conditions de vie de leurs familles.

 

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