Esclavage et les trois « M »

Publié le par Geneviève et Nicole

Les rois d’Abomey ont été complices des trois « M » : Missionnaires, Marchands, Militaires, dans le commerce des esclaves.

Au moment de l’apogée du commerce triangulaire, 5 forts (portugais, anglais, français, danois, hollandais) servaient de « stockage » d’esclaves avant leur départ pour Haïti, Cuba, le Brésil...

En échange d’objets de pacotille, dont le plus magique était le miroir, les rois successifs d’Abomey ont vendu leurs prisonniers de guerre aux armateurs esclavagistes européens.

A partir des forts, entourés de hauts murs et de douves infestées de crocodiles dissuadant d’éventuelles évasions, hommes, femmes et enfants enchaînés, sont amenés sur la place du marché aux esclaves (actuellement place Chacha).

Après la vente, les esclaves sont marqués aux fers, aux armes de l’acheteur. On les entasse, ensuite, dans un hangar totalement hermétique, sans aucune lumière, pour les désorienter et les soumettre (place Zomaï).

Les plus faibles et les malades désormais inutiles, sont jetés vivants dans une fosse commune. Un mémorial est érigé en ce lieu.

L’embarquement des esclaves se faisant à partir de la plage de Ouidah, 5 km de marche du désespoir, commence pour eux.

Abattus, désorientés, soumis par la magie des féticheurs, arrivés à « l’arbre de l’oubli » les hommes en font 9 fois le tour, les femmes 7 fois, dans le but d’oublier tout leur passé.

« L’arbre du retour » (planté sur le chemin par un opposant au roi) dernier lien avec leurs traditions, leur donne l’espoir, en en faisant 3 fois le tour, de revenir au moins spirituellement, sur la terre de leurs ancêtres.

Arrivés sur la plage de Ouidah, ils sont embarqués sur des pirogues pour rejoindre les navires ancrés au large où ils sont parqués méthodiquement pour une utilisation maximale des cales. Un mémorial, « La Porte du Non Retour » érigé sur la plage de Ouidah, y symbolise leur martyre.

Leur calvaire se poursuit par la traversée vers Les Caraïbes et le Brésil, dont la première escale est l’Île de Gorée au Sénégal.

Dernier témoin de cette tragédie, le fort portugais de Ouidah, transformé en musée, permet de découvrir cette histoire à travers des objets d’échange (pipes hollandaises, boutons, perles, bouteilles…), des instruments de tortures, des documents, des dessins et des photos. Il présente aussi l’histoire des rois d’Abomey et du Vaudou, pour mieux comprendre la persistance de ce « marché » tout au long d’un siècle d’esclavagisme.

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